J’aurais pu te garder bien collé contre moi. Pour qu’on vive encore mille et une aventures. J’aurais pu continuer d’être dans le déni quant à notre fin imminente. De ce qu’on représentait. De cette longévité.J’ai dû te laisser aller. J’aurais pu tenter de colmater les brèches, mais on ne peut conserver ce qui semble être mort. À quoi ça sert de tenter de garder allumé un feu qui n’est plus?À quoi ça sert de parler dans le vide et de vouloir communiquer lorsque tout ce qui nous attend de l’autre côté de la ligne, c’est un affreux silence résonnant?Des j’ai vu virtuels et sans réponse. Quand c’est «je te fais la gueule» au lieu d’un «on va se parler pour régler ça». De l’ignorance qui s’accumule, de la distance qui s’accentue.
Toi que j’ai dû laisser aller
Crédit : Aleksandra MazurLa vérité s’est installée. Je devais lâcher prise et te laisser aller. De toute façon, qu’est-ce qui nous tenait encore si ce n’est qu’une vaine nostalgie de ce que nous étions et de ce que nous aurions pu être? Une colle pas mal cheap qui se fragilisait à tous les instants.T’as suivi mes hauts et mes bas, t’as recollé mon coeur brisé à quelques occasions. Pendant 13 ans, j’étais là, je t’écoutais, je te consolais, je te laissais vivre ta vie sans jugement. T’étais l’amie qui resterait, je croyais, dans mon quotidien toute ma vie.Mais….t’es aussi celle qui m’a abandonné quand il ne le fallait pas. Quand j’avais besoin de toi. La fois où j’en avais besoin, après avoir été là pour toi à maintes reprises.T’as projeté tes peurs et ton manque de confiance envers les autres sur moi. Parce que faire confiance selon toi, c’est signé son arrêt de mort, non? Du moins, c’est ce que tu me faisais ressentir. Que même si tu me faisais confiance, tu ne le faisais pas aux autres et que par défaut je ne devais pas le faire non plus. Mais, ne pas faire confiance, ce n’est pas signer l’arrêt de mort du bonheur et signer un bail à vie avec le malheur?T’étais ma plus grande amie. Celle qui me comprenait sans que j’ai à parler. Nos vies ont pris deux chemins différents. Tout doucement…sournoisement. Sans avertissement.T’as commencé à changer tes versions, tes positions, ta vision. Selon ce qui t’arrangeait, selon ton humeur, sans savoir sur quel pied danser. Une amitié toxique? Pas au début, non. Vers la fin ? Oui.Ne pas faire confiance aux gens est une chose, demander à quelqu’un de faire de même en est une autre. Je ne connaitrai jamais tes motivations. Désirais-tu me garder uniquement pour toi? Étais-tu jalouse de la confiance que je peux parfois donner naïvement aux autres? Ou mon bonheur te faisait-il tout simplement peur?
Crédit : Jorge FloresToi, que j’ai dû laisser. J’ai dû faire le deuil de toi. De nous. De notre amitié. De ta présence.Toi que j’ai dû laisser, même si je souhaitais qu’on se le dise franchement au lieu d’observer ce silence sans provenance, je te dis merci.Merci tout simplement de m’avoir aidé à grandir comme humaine durant toutes ces années. De m’avoir laisser ces souvenir, mais surtout ma liberté d’une amitié qui ne faisait plus aucun sens.