Souvent à la blague, je dis que je suis au Québec de corps, mais que mon coeur lui, est à Nashville. Ce n’est pas tout à fait vrai, mais pas tout à fait faux non plus. J’adore d’un amour inqualifiable cette ville du Tennessee. Pourquoi? Pour deux raisons. La première, c’est une ville charmante où les gens sont hyper chaleureux. La deuxième, parce qu’il s’agit du nid douillet de la musique country.
Petite, je suis tombée dans la soupe de ce style de musique. Loretta, Patsy, Dolly, Kenny, Johnny et cie ont meublés mes journées entres quelques succès des années 80 et Mario Lanza. Oui, mes parents avaient et ont toujours des goûts très variés. Ce serait mentir de dire que la musique country ne fait pas partie de mon ADN.
Nashville. Crédit : Ariane D’amour
De là est née une passion, mais surtout un rêve. Celui d’aller à Nashville. Oh que je l’ai caressé longtemps celui-là. Je rêvais de me pavaner en belles bottes Ariat, Boulet, Durango ou Luchese sur une des artères principales de cette ville où le soleil réchauffe la peau et la musique caresse les oreilles. Mais je rêvais surtout de vivre l’expérience du CMA Fest (Country music Festival). De m’enivrer de musique. De vibrer à son rythme entourée de gens présents pour la même raison que moi…l’amour du country.
Je sais, je sais, ça de l’air pas mal quétaine dit de même, mais c’est ça. Je suis une amoureuse de la musique country. Je disais donc que je rêvais de visiter Nashville. Ce que j’ai eu l’occasion de faire…pas une, mais deux fois, et ce, de façon tout à fait différente!
Premier temps
La première fois, j’ai eu un cadeau inespéré de la part d’une amie à l’aube de mon anniversaire (2013). Les billets tombaient en prévente pour l’année suivante, ce qui est habituel dans le cas de plusieurs spectacles, et je n’avais pas l’argent même si je désirais fêter l’obtention de mon BAC là-bas. Quelques jours plus tard, elle a annoncé sur Facebook qu’elle y allait et je suis allée la taquiner en conversation privé. Sa réponse a été : « C’est parce que tu viens avec moi ». Elle m’a acheté le billet en sachant que je n’avais pas l’argent tout de suite. Billet que je lui ai remboursé très rapidement.
En route vers Nashville. Crédit : Ariane D’amour
Nous nous sommes donc rendus en voiture avec ma feu Pontiac G5 2008 au Tennessee. Seize heures de route – plutôt 20 avec quelques arrêts pipi et une nuit dans un hôtel «crade» de Columbus – pour atteindre ce grand rêve. On avait loué une maison à 20 minutes (plutôt 35) du centre-ville, on a aussi profité de l’occasion pour aller à Graceland et on est resté un total de 10 jours. Au retour, on a pris une autre route et décidé de remonter par la côte Est. Allô Washington, Carlo’s Bakery au New Jersey et Burlington.
Deuxième temps
La deuxième fois, c’était pour mes 25 ans. Je voulais me gâter. J’étais censée y aller avec une autre amie, mais finalement ce ne fut pas le cas. Avec tout le courage que je détenais, j’y suis allée seule. Ça m’a coûté plus cher, mais je ne regrette rien. Baptême de l’air, pas de tracas de voiture (allô Lyft et taxi), un hôtel près du centre-ville, sept jours. Un voyage fort différent du premier.J’ai pu découvrir encore plus d’artistes, d’endroits et y aller à mon rythme. J’ai aussi rencontré des gens super. Une femme soldat australienne depuis plus de vingt ans, un doc de la navy avec sa femme et une famille tout entière de la Caroline du Sud (Hi Andres family). Durant ce périple, ils étaient ma famille. On se retrouvait chaque soir et c’était toujours un chouette moment.
Une murale sur le côté d’un restaurant à Nashville en 2016. Crédit : Alexandr Philibert
Troisième temps?
Quand j’ai quitté Nashville la dernière fois, le coeur un peu brisé – parce que même s’il fait bon de revenir au Québec, quitter une ville qu’on aime, c’est toujours un peu comme une peine d’amour – , je m’étais dit que n’y retournerais pas avant au moins 5 ans. Un an plus tard, j’éprouve une grande nostalgie et de la peine quand je vois toutes ces photos passer dans mon fil de nouvelles. Mais, si la tendance se maintient, je devrais y retourner avant ça. En fait, j’y retournerai en 2019, avec mon chum, mon père et ma belle-soeur.Vivre de nouveau le rêve, le réaliser pour eux. Alors, Nashville deviendra un trois temps.