Ça s’est fait en quelques secondes seulement. Un vrai coup de foudre et s’en est suivie une histoire d’amour de 296 pages. Tel un sac du quart ou un plaquer au sol qu’on ne voit jamais venir, Nancy Thomas a réussi un toutchdown avec le livre Botté d’envoi.
Rien ne va plus chez les Trappeurs, l’équipe de football de l’école des Trois-Colombes. Dès le début de la présaison, Hugo Langlois, un sportif accompli, est confronté à une nouvelle réalité : celle des drogues de performance. Dans l’ombre, certains de ses coéquipiers succombent à la tentation, mais le prix à payer est plus grand qu’ils ne l’auraient cru. Alors qu’Hugo doit prendre des décisions importantes quant à son avenir, plusieurs drames se déroulent sous les yeux impuissants des joueurs.Inquiets, Hugo et ses amis décident de mener leur enquête pour savoir qui vend ces drogues à leurs camarades, ignorant qu’ils ne sont pas les seuls à être sur le coup.
C’est tellement plaisant de voir une auteure jeunesse prendre les adolescents pour ce qu’ils sont : des êtres intelligents. Ce que je veux dire, c’est qu’avec la grande couverture de la littérature jeunesse et la volonté de couvrir un trop grand territoire, on oublie parfois qu’une année ou deux peut faire une grande différence dans la capacité de lecture et de compréhension d’un jeune. Donc, j’ai l’impression que les jeunes de 15 à 18 ans s’y retrouvent un peu moins en général, surtout les garçons.
J’aime le fait que Nancy Thomas utilise des termes qui ne sont pas infantilisants pour le lecteur. Sa plume est parfaite pour mettre de l’avant l’histoire de ces jeunes curieux et aux préoccupations multiples. Via son personnage principal, Hugo, et quelques autres points de vue, elle entre dans le monde du football et du secondaire. Elle capte de façon merveilleuse l’anxiété que certains adolescents ont quant à leur futur et ce qui les attend après le secondaire.Ce qui m’a allumé aussi, c’est la délicatesse avec laquelle Nancy Thomas parle de la présence de substances dopantes visant à améliorer les performances chez les juvéniles. Aucun jugement n’est porté sur les protagonistes qui en font l’utilisation. L’auteure porte plutôt son regard sur les émotions et les motivations derrière ce geste qui, avouons-le nous, sont beaucoup plus complexes qu’on aime bien le croire.Ce livre est bien articulé et la plume douce et précise de l’auteure permet la mise en place d’une trame très addictive. Si le Québec est hockey, il ne faut pas oublier que le football est un sport fort populaire aussi. Et si j’entends quelqu’un dire qu’il n’y a que les hommes qui peuvent écrire un livre dans un univers de football, je lui ordonne de lire Botté d’envoi.J’ai eu une grande difficulté à déposer ce roman jeunesse qui se termine sur une note superbe. On ne parle ni d’un happy ending à la Hollywood, ni d’un drame, mais bien d’une réalité plus fréquente qu’on ne puisse le penser.